Portraits figuratifs hallucinatoires
Arnulf Rainer est né en 1929 en Autriche il devient un peintre renommé à l’échelle mondiale pour son art informel abstrait. Rainer a été reconnu triomphalement 1993 du Musée Arnulf Rainer à New York.
Arnulf Rainer
Peintre expérimental autodidacte il débute en 1947 en réalisant des dessins figuratifs surréalistes qui évolueront progressivement jusqu’à devenir des structures abstraites de couleur noire quasi monochrome. Il s’est fait connaître avec la série des travaux surpeints commencés en 1953 et dont fait partie Violet rouge vertical. Dans ses travaux il rend méconnaissable ses tableaux et ceux d’autres artistes par un acte créatif visant à un recouvrement organique progressif : « la peinture naît pour absorber la peinture pour la dévaloriser et l’enterrer » La vie artistique des grandes villes devient de plus en plus une bataille, un massacre, chacun pour chacun. La tendance de ce pessimiste ; annuler tout ce qui est inconstant, approximative, qui se perd dans le détail, qui est agité, par des couches permanentes.
il écrit à propos du processus de travail « contrairement à la « Sur peinture actionnelle » , la sur peinture monochrome se fait lentement car le peintre doit être patiemment à l’écoute et attendre jusqu’à que le prochain endroit à retoucher se fasse agréablement remarquer »
En 1964, Rainer commence à expérimenter avec des drogues, réalisant des dessins figuratifs hallucinatoires et des photographies déformées et peintes. Des instantanées agrandis de son propre visage grimaçant, plus tard des photographies d’acrobates féminines, de lesbiennes, de femme en transe ou en extase sexuelle, de masque mortuaire et des formations rocheuses.
Son activité artistique ne se limite pas à la peinture mais il est aussi très connu pour son travail sur la photographie.
On peut parler de Rainer comme un utilisateur de la photographie comme matière. Il est aujourd’hui plus reconnu pour ses travaux dans lesquels il utilise des techniques mixtes : partant d’images préexistantes, telles que des photographies, il les recouvre de peinture, modifiant ainsi la signification de l’image initiale.
Ce procédé pictural qu’Arnulf Rainer affectionne particulièrement consiste à utiliser le plus souvent des photographies et des reproductions d’œuvres d’autres artistes, qu’il recouvre de « sur illustrations » ou « sur peintures » qui évidemment en changent le sens ou révèlent en elles un sens nouveau, inattendu. Depuis quelques années, le peintre applique ce procédé à diverses illustrations.
Rainer Perturbe et brouille la photographie
L’artiste surcharge et brouille sciemment les photographies de masques mortuaires de grands hommes (Frédéric le Grand, Canova, Beethoven, Nietzsche…), tout en maintenant leurs noms dans les titres de ces œuvres. Le répertoire de l’expressionnisme abstrait – projections de peinture, raturages, griffures… – est ainsi mis au service d’un art nullement abstrait et qui n’a guère d’affinité avec l’expressionnisme autrichien ou allemand auquel on l’assimile trop souvent. Plutôt faudrait-il parler d’un art de la défiguration.
Il est aussi très connu pour sa collection d’art brut rassemblée à une époque où cet art n’intéressait que des médecins psychiatres.