Définition et précision concernant l’art de l’assemblage dans l’art contemporain
L’assemblage est devenu un aspect très important de l’art quand un nombre de plus en plus important d’artistes a remis en question l’idée de l’œuvre comme un tout homogène, unifié, obéissant aux critères hiérarchiques associés aux matériaux traditionnels. Il n’a pas toujours été évident que n’importe quel matériau puisse entrer de plein droit dans le champ artistique et être assemblé avec l’autre. Le principe de l’assemblage consiste en la configuration de matériau divers, phénomène qui connaît une extension progressive tout au long du siècle. Un pas avait déjà été franchi en ce sens par Kurt Schwitters qui désigne en 1919 qui utilisa des objets trouvés comme matériaux. Cette conception s’est heurtée aux idées de Clément Greenberg qui voulait une forme de « pureté » de peinture s’opposant en cela au principe de Pop Art qui allait surgir après la deuxième guerre mondiale.
Pour Robert Rauschenberg « l’erreur c’est d’isoler la peinture, c’est de la classifier, j ai employé des matériaux autres que la peinture, afin qu’on puisse voir les choses d’une manière neuve »
Appropriation, récupération, sont des notions décisives à partir du moment où sont développés les pratiques de l’assemblage, où s’est confirmée la tendance à assimiler les matériaux les plus hétéroclites correspondant à notre société urbaine.
L’assemblage est une excroissance du collage cubiste. Et dans la pratique, il n’est pas différent de ce territoire rendu familier par Dada et le Surréalisme : la corbeille à papier urbaine et le rêve oedipien. Son contenu a été actualisé pour inclure accessoires de douches, pneus, poste de télévision, morceaux de moteurs rouillés et enseignes de néon (sur ce point l’assemblage rejoint le pop). Mais habituellement ces éléments se présentent par fragments, où tout le groupe de morceaux constitue un fragment de réalité commune, à la manière du cubiste tardif ; et ainsi nous sommes continuellement en train de jouer par nos réponses actuelles avec le premier quart de ce siècle.
L’art expérimental 1966
En 1950 l’assemblage est très apprécié par les nouveaux réalistes. Entre autre, Arman réalise des poubelles, où s’entassent rebut, détritus à travers une vitre, et des accumulations où sont rassemblés des objets fonctionnels d’un même famille, plus ou moins usagés.
A travers l’accumulation, Arman introduit en outre la dimension du quantitatif qui contribue à détourner le statut de l’objet envisagé dans sa singularité ainsi que les fonctions qui lui sont attribuées, avançant, pas sa démultiplication, des conséquences plastiques qui se mettent à fonctionner pour et par elles-mêmes.
La confrontation de plusieurs matériaux et techniques est une ligne de force incontournable de l’art moderne liés à des tendance largement explorés par ce que l’ont a désigné parfois sous le terme générique de techniques mixtes.
Article parue sur Artpjm : 2009-06-27