Exposition Musée de la Poste en 2010
Aux éditions Flammarion est réédité en ce mois d’Août 2011 Ecrit sur l’art moderne de Louis Aragon. On vérifiera à cette occasion les longues relations qu’Aragon a entretenues avec les artistes. C’est que l’art, la peinture est la collage lance à l’écriture un défi ; entre les miroirs croisés de la toile et du texte, Aragon questionne et relance son art. L’idée qui devient image dans le montage assemblage désarçonne la pensée et ouvre la voie à une pensée poétique.
L’inclusion tout d’abord des objets par collage en peinture, initiée par Braque et Picasso puis poursuivi par Max Ernst, fait l’objet dans cet ouvrage Ecrit pour l’art moderne de larges développement. Il a fait son affaire de l’introduction de la réalité dans ce type de représentation par les peintres d’avant garde, Ce fut un débat primordial pour lui le collage montage est à l’origine d’un choc entre le papier journal et des objets comme la boite d’allumette qui insère dans la représentation un effet de réel. |
Aragon et l’art moderne, jusqu’au 19 septembre 2010
Extrait article sur l’intermède
En mettant en regard toiles, dessins, collages et sculptures qui ont inspiré Louis Aragon (1897-1982), l’exposition en forme de jeu d’échos invite à les redécouvrir à l’aune de son oeuvre littéraire. Non pas le regard intellectualisé du critique d’art qui se propose d’en offrir une analyse voir Article Aragon le collage et Matisse.
En effet, même au plus fort de la période surréaliste, le réel est présent, comme un point de départ à transcender. Ainsi l’écrivain, dans le Paysan de Paris (1926), cherche-t-il à retrouver le merveilleux au sein du quotidien, le surréel au coeur même du réel. Les collages de fragments de journaux et d’affiches observées dans les passages parisiens qu’Aragon insère dans son roman n’ont pas pour simple fonction d’illustrer l’œuvre : elles participent de l’œuvre même et lui sont, de fait, inaliénables. Le Réalisme dans l’art, selon Aragon, est incarné par Fougeron et Les parisiennes au marché, mais c’est aussi John Heartfield (1891-1968) et ses photomontages : « Ici, simplement, avec les moyens des ciseaux et du pot de colle, l’artiste a dépassé en réussite le meilleur de ce qu’avait tenté l’art moderne, avec les cubistes, dans cette voie perdue du mystère dans le quotidien. De simples objets, comme jadis chez Cézanne les pommes, et chez Picasso la guitare. Mais ici il y a en plus, le sens, et le sens n’a pas défiguré la beauté. John Heartfield sait aujourd’hui saluer la beauté. »
Aragon et l’art moderne, jusqu’au 19 septembre 2010
Musée de la Poste
34 rue de Vaugirard
75015 Paris