David Hockney étudie de 1953 à 1957 au collège d’art de Bradford, puis de 1959 à 1962 au Royal College of Art de Londres. Il contribue à faire accepter le Pop Art anglais à l’exposition « young Contemporaries » qui se tient en 1961. Hockney a doté son art d’une veine ironique et narrative que l’on trouve dans ses dessins et ses mélanges d’images tirées de revues qui mettent en évidence son humour typiquement anglais. C’est dans les années 70 que la photographie devient le support de son œuvre.
A partir de 1976, il crée des photomontages constitués de multiples clichés, Il forme des mosaïques, en référence à la méthode cubiste que Hockney apprécie. En 1998, il aboutit avec cette méthode : le Grand Canyon, conçu à partir d’un photomontage de 1986, est constitué de 60 tableaux.
Il préfère parler de photocollage plutôt que de photomontage à propos de certains de ses travaux réalisés depuis 1986, pour lesquels il se sert d’une caméra 35mm. Il joue alors sur les angles de prise de vue multiples.
La créativité de Hocney semble sans limite car après le photomontage s’empare maintenant de l’iPhone, pour apprivoiser les couleurs du soleil à son lever et les envoyer, via un e-mail, à ses amis. Certains d’entre eux disposent de plus de 250 oeuvres du peintre sur leur iPhone.
David Hockney a dit un jour : « Inspiration, she never comes to the lazy ». Il est donc un peu curieux de voir que les œuvres de sa plus récente série sont des dessins sur iPad et iPhone, dont beaucoup ont été créées dans son lit ou dans son salon. Deux cents de ces iPictures, répartis sur 20 iPod Touches et 20 iPads, seront installés sur les murs du ROM pour l’exposition Fresh Flowers de David Hockney, qui se tiendra en ville du 8 octobre au 1 janvier.
La plupart des œuvres de Hockney sont de petits fragments de sa vie quotidienne figés à l’écran comme s’ils auraient pu tout aussi facilement être accrochés avec la caméra intégrée de l’appareil et oubliés dans un album plein de photos regardant vers le bas à vos chaussures. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas beaux ou qu’ils n’ont pas besoin d’un semblant d’œil artistique — des fleurs vibrantes dans des vases et des scènes pittoresques de livres et de baies sont représentées en lumineux, natures mortes colorées rendues par les différents coups de pinceau flous de l’application Brosses disponible sur n’importe quel iPhone, iPad ou autre iThing.
Hockney dit que la rapidité du dessin avec le bout des doigts (ou un stylet) sur les pinceaux permet à vos pensées et vos sentiments de couler plus rapidement sur la toile (lire : écran de verre rétroéclairé) que de travailler avec, disons, un stylo ou un pinceau sur une page de carnet de croquis. La nature instantanée de l’art numérique facilite en fait la transmission des idées de l’artiste. Parfois, Hockney est tellement absorbé qu’il s’essuie le bout des doigts pour enlever la peinture inexistante. De plus, tous les doigts de l’artiste peuvent être utilisés pour tracer cinq lignes à la fois, ce qui serait assez difficile à faire avec un pinceau (cette technique n’est généralement pas fructueuse). Les iPads, bien que fait pour toucher, sera toujours accroché comme art, de sorte que cette exposition de ROM ne sera pas facile pour les technophiles saisissants à digérer.