Bertrand Dorny
né à Paris en 1931, est un artiste peintre et graphiste.
Graveur Reconnu dès 1957, Bertrand Dorny est ensuite fasciné par la troisième dimension. Aussi commence-t-il à gaufrer le papier, puis à le plier et le coller.
Les débuts de Bertrand Dorny dans le domaine du livre d’artiste remonte à 1962, alors qu’il s’adonne aux papiers pliés, « ce que j’aime avec le collage, c’est la déchirure, le coup de cutter, c est la spontanéité absolue.
Préférant la poésie de ce qui est caché dans le pliage ou absent dans le collage, l’artiste compose des panneaux et des livres de papiers choisis, récupérés ou achetés, et découpé en bandes. Chacun d’entre eux évoque un univers urbain et nocturne. « Ce que j’aime avec le collage, la déchirure, le coup de cutter, c’est la spontanéité absolue qui existe, uniquement compte tenu du matériau que j’emploie », confie t il en 1992 à Françoise Monnin.
Les effets de matières, choisies pour leur reflets brillants – leur relief virtuel ‘ et leur ton acidulés, télescopent le jeu des significations : mots, carte géographiques, plan d’électronique ou page de chiffres, Dorny exploite les signes comme des provocations, des points de départ ou de bifurcation pour l’imaginaire. « Lorsque l’oeil bute sur une rupture, c’est l’esprit qui prend le relais », m’explique l’artiste. Collaborant avec des poètes – Butor, Deguy, Lascault, – Dorny réalise aussi des livres objets. » « Parce que velours et papier de verre, dans un collage, c’est plus fantastique à lire et à prononcer qu’à voir et à toucher.
Dorny réalise chaque livre en un très petit nombre d’exemplaires, chacun pouvant être considéré comme unique. La part tactile des matériaux utilisés, dans leurs différences de nature, entrera donc dans la perception du « lecteur » invité à le manipuler. celui ci pénètre concrètement dans le processus du collage, d’autant que l’artiste introduit fréquemment des feuilles transparentes, rhodoïds ou papiers calques qui jouent sur des degrés de transparence ou d’effacement par rapport à des éléments verbaux disposés par dessous. Ainsi pénètre-t-on avec le texte dans l’image, par l’intermédiaire des matériaux combinés. A partir de 1984, il a également travaillé à partir de bois flottés, les « topomorphoses » pour des bas reliefs qui deviennent des sortes de marqueteries. Pour que l’on ne voit pas trop les manipulations opérées, l’artiste préfère alors couper, mutiler le moins possible les éléments rassemblés au préalable. Dans tous les cas, il tient à mettre l’accent sur les qualités de construction et de rigueur dont doivent témoigner ses actes de collage.
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