Edward Kienholz est né en 1927 à Fairfield, Etat de Washington,
En 1953 il s’installe à Los Angeles, il fonde en la galerie MAINTENANT (Now Gallery), une des premières galeries d’art d’avant-garde.
– Artiste Art de l’assemblage évoqué par Sophie Dannenmüller, Doctorante en histoire de l’art, université de Paris I
Edward Kienholz n’est pas le seul artiste de Los Angeles à avoir utilisé l’assemblage comme commentaire lourd de sous entendus politiques. Le côté brut et populaire inhérent à l’assemblage a donné naissance à un idiome qui fonctionne bien au-delà du domaine des beaux arts.
Il est l’un des maîtres incontestés de l art de l’assemblage ; il crée souvent non pas de simples objets, mais des tableaux aux multiples facettes et des environnements complets relevant autant du théâtre que de la sculpture. Comme l’un des emblèmes de l’art de cette période, évoque une grande controverse politique et religieuse du moment, polémique qui continue des diviser les américains plusieurs décennies plus tard. L’assemblage « illegal operation 1962 » aussi pénible et repoussant aujourd’hui qu’à l’époque, ce tableau représente les suites sanglantes d’un avortement clandestin – comme le furent un temps tous les avortement aux Etats-Unis – et rappelle les conditions indignes, non réglementées et causes d’infection dans lesquelles nombre des ces actes étaient effectués
kienholz Edxard
Le statut légal de la plupart des avortements réalisés aux Etats-Unis a évolué grâce à de longues et nombreuses batailles juridiques et décisions de justices. Pourtant, l’œuvre de Kienholz reste une mise en accusation des pratiques, ou plutôt des fautes, médicales illicites et d’une faction politique dont les objectifs pourraient être de ramener l’avortement à l’état d’activité clandestine.
Les tableaux assemblages d’Edward Kienholz, constitués d’objets, de photographie, peintures et elles parlent de la vie et de la mort, de la peur de la mort, il travaille sur la guerre, de l’exclusion sociale ou raciale, de la solitude. Dans ses assemblages, rien n’est laissé au hasard: plastique, chiffons, ferraille, caoutchouc, fil de fer, plâtre, autos, meubles, vêtements, instruments médicaux, pierres tombales… Kienholz n’utilise pas, comme le » Junkart » et comme Robert Rauschenberg, ces divers objets pour ce qu’ils contiennent de beauté ou d’antibeauté, il intègre ces éléments dans un tout qui est l’environnement, le » tableau » final. Rien n’est transfiguré, rien n’est dégradé.
Edward Kienholz est mort en 1994 à Sandport dans l’Idaho. Ce n’est qu’en 1996 que le Whitney Museum de New York lui consacre une exposition rétrospective.