Le travail de philippe Hurteau utilise directement les images des médias pour alimenter son travail aussi a-t-il une place dans cette série d artistes
Son travail se confronte plus directement aux images et aux visuels contemporains, jusqu’à la rupture concrétisée par la série Télévision (1995), où le tableau est assimilé directement à la surface d’un écran. A travers la figure télévisuelle des émissions TV (journal TV, des scènes de la météo, des jeux) sa peinture tente une traduction picturale du télévisuel. Selon Hurteau le télévisuel ne se résume pas seulement aux medias de télévision, mais signifie un rapport nouveau entre la figure humaine et l’espace physique et mental induit par l’univers contemporain. Les tableaux numériques de la série Canal R (1999) sont des saisies d’écrans de film X soumis au cryptage. Cette réflexion s’élargit ensuite aux visibilités nouvelles produites par la vidéo ou les réseaux Internet. Parmi les premières en France, cette recherche annonce l’intérêt d’un nombre croissant de peintres pour les images médiatiques et les images en mouvement (la philosophe Stéphanie Katz parlant à ce propos de « peintres de l’écran »).
Sa peinture pourrait se définir aujourd’hui comme une anthropologie subjective de l’individu contemporain, évoluant dans un espace imaginaire standardisé, mondialisé, politisé, soumis aux violences des pouvoirs et de la technologie.
Philippe Hurteau est un peintre qui travaille sur les images numériques Il confronte sa peinture au temps présent au moyen des images contemporaines, et notamment celle des écran (TV, ordinateur, cams) Les captures d’écrans, les images trouvées sur Internet sont utilisées comme matériaux, travaillées sur ordinateur (les croquis numériques) et inscrites ensuite dans la matière picturale (par un processus qui s’inspire parfois du cryptage). A travers différentes séries développées parallèlement, il essaie de formuler une image de la condition contemporaine de l’individu, dont l’intériorité est soumise de plus en plus violemment aux sollicitation du système et de l’industrie médiatique. Montrant la tension entre corps et technologie, Philippe Hurteau parle de sa peinture comme une impressionnisme tragique de l’âge numérique ou un espace virtuel où la figure vient se perdre