L’activiste JR colle ses photos géantes
JR travaille la photographie in situ c’est-à-dire que ses photographies prennent en compte le lieu où elles sont exposées. Il expose ses photo noir et blanc dans la rue et même sur les toits des maison en tentant d’attirer l’attention du public. Il expose dans le monde entier en partant des cités de Montfermeil au rue de Shanghai en passant par l’Inde et l’Afrique. Il tente de toucher un public complètement absent des Musées.
Par exemple il colle sur les murs de très grands portraits de Palestiniens et d’Israéliens dans huit villes Palestiniennes et Israéliennes. Il tente de montrer avec l’art qu’il est possible de faire ce qui est très difficile de réaliser sur le plan politique et rapprochement des communautés mais aussi une dénonciation de la misère.
Sa pratique du collage assemblage consiste à juxtaposer ses propres photos avec le paysage les murs les quartiers et aussi l’état d’esprit présent dans ces lieux qui peuvent être un états de guerre, d’expropriation, de misère. Il travaille à poser des questions sur l’environnement où il travaille.
On peut rapprocher son travail du peintre Ernest Pignon-Ernest qui dessine des personnages sur les murs des villes.
Son travail mélange l’action et l’art, l’engagement, de liberté, l’identité. Il se qualifie d’artiviste.
Collage de rue
JR et Ernest Pignon-Ernest ont en commun d’exposer leur travail dans la rue mais beaucoup de choses les séparent. Ils ont exceptionnellement accepté ces derniers temps de dialoguer ensemble pour Paris Match.
Ernest Pignon-Ernest et JR ont en commun de tenter d’occuper le l’espace public avec leurs œuvres. Mais c’est tout ce qu’ils ont en commun.
Ils collent systématiquement leurs images sur des murs en tentant selon leur démarche d’exprimer un état du monde et un rapport au temps.
Jr et Ernest pignon-Ernest ont aussi en commun de ne pas avoir suivi d’étude d’art. Mais la richesse de leur démarche est tributaire de leur formation personnelle, de leur différence de génération. JR qui a moins de 40 ans que EP-E affiche des photos géantes alors de EP-E colle des dessins à hauteur d’homme pour créer un face à face avec le passant sur des murs et dans des lieux très soigneusement choisis.
Jr s’est approprié l’environnement de la ville, la pub, la vidéo les médias et joue avec leur influence. Quand il colle au Libéria ou au Brésil les gens demandent ce qui se passe, à Paris les gens disent : “Qui paie pour ça ? Qui va nettoyer ?”
EP-E entretien une méfiance à l’égard de ce langage et on ressent chez lui la violence de la solitude. Il a commencé en 1971 en présentant des gisants collés sur les escaliers du métro de Montmartre et pour le centenaire de la Commune de Paris. C’était très original, à une époque où le Street art n’existait pas.
En 1996 il continue par une séries époustouflante des cabines téléphoniques qui montrent la solitude de la ville en collant des dessins dans ces lieux de communication. Parfois j’ai l’impression que les personnages ne sont pas nécessaires. Ces dessins sont des traces qui suffisent à elle-même en montrant un potentiel de drame et de solitude. Ces cabines ont perdues de leur sens maintenant. EP-E pense que son travail est difficilement visible à l’aide de la photographie. Pour lui c’est le Face à face qui compte beaucoup. La photo ne permet pas cela. Et la façon dont on va découvrir son travail au coin d’une rue. Il ignore la notion de cadre et travaille sur la mémoire du lieu.
Jr pour exister dans la rue est obligé de faire grand pour sortir de la saturation pour que les gens qui passent se posent des questions. Il est l’héritier de la communication exprimée par la ville. La ville est saturée de publicité, de tags de toutes sortes sur les murs. Aussi il est obligé d agrandir ses photographies pour exister.
Jr et EP-E deux façons d’exister dans la rue qui ne se démodent pas.