Martial Raysse

Le peintre et créateur d’objets Martial Raysse est l’un des membres-fondateurs du Nouveau Réalisme apparu en 1960. C’est à cette époque qu’il commence à réaliser des assemblages, intégrant à ses travaux des objets réels du monde de la consommation et de la pu­blicité, ce qui le rapproche du Pop Art américain. Il travaille sur le stéréotype de la baigneuse et sur la figure féminine.

Elle a été créée à partir d’une photographie découpée, agrandie et retouchée par une fine couche de peinture; l’arrière-plan est rempli d’une rouge flamme fluorescente sur lequel le visage semble planer. Raysse a choisi le portrait d’un type de femme banal — cheveux crêpés, longs cils, regard langoureux sous les paupières légèrement fléchies. Les cheveux et la bouche se démarquent de la carnation bleue par des tons verts ou rouges. Isolée des bords et de l’espace qui l’entoure, Elle se profile comme une icône ironique et délavée sur la surface picturale scintillante et vive — couverte de couleurs qui, même au niveau de la bouche, ne paraissent pas réelles.

 

À partir de 1959, Martial Raysse utilise toute sorte de matériaux et de techniques d’assemblage : plastique, plexiglas, néon, miroir, peinture, lumières artificielles, objets, photographies, photocopies, flocage, découpage, report, montage, agrandissement notamment. Pendant cette période il utilise les notamment les techniques d’assemblage Il séjourne aux Etat Unis il se rapproche du Pop Art américain et fait partie, dès sa fondation en1960 du mouvement des Nouveaux Réalistes se peut alors être défini comme « un peintre de la vie moderne.

 

La critique a considéré Raysse comme l’annonciateur d’un my­the du bonheur et de la beauté, qui exclut la mort et la précarité avec une perfection aseptique. Tout se révèle artificiel dans ce rêve: la lumière (néon), les cou­leurs, les fleurs, et également les femmes. Raysse se déplace à dessein dans cette zone de rêve et d’illusion. Otto Hahn décrit l’artiste français comme l’un des rares créateurs de «mythes, tou­jours en quête du paradis perdu qui jamais n’exista». La sculpture de James Reineking Coupe du bord/Coupe du noyau/Reste a été créée en 1985 à la demande du Museum Ludwig, Cologne. L’objet a été réalisé en l’espace d’une journée dans un chantier naval, de Hambourg sous la surveillance et avec la collaboration de l’artiste.

 

Raysse mettra ensuite le néon dans ses tableaux pour mettre en valeur certaines formes, la bouche, les yeux. « J’ai découvert le néon. C’est la couleur vivante, une couleur par delà la couleur. L’artiste met en oeuvre une démarche d’économie des moyens plastiques et de simplifie la représentation

 

La sculpture est très sobre, le matériel et la forme sont réduits à l’essentiel, à l’originel. Elle est composée de trois éléments qui ont été obtenus à partir d’une plaque d’acier rectangulaire: un segment de cercle (coupe du noyau), une bande d’acier courbe (coupe du bord) et le reste de la plaque (reste) composent de manière équivalente une unité, si bien qu’il n’y a pas de vue ou d’orientation principale ou claire­ment définie. Les formes élémentaires de base — rectangle et cercle ­permettent au spectateur malgré leur utilisation en découpure de les compléter intuitivement en formes idéales, et transmettent ainsi nette­ment la relation d’origine et d’exécution. La perception sensible et l’imaginaire se mêlent et amènent le spectateur à considérer la sculpture sous un angle philosophique. L’œil extérieur n’est pas le seul à perce­voir, l’œil intérieur le fait aussi. Le rattachement ou l’uniformisation de l’appréhension visuelle et cognitive devient un idéal, l’art se libère ainsi de l’objet et du matériau. Son autonomie est l’objectif à atteindre.

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