Máté Dobokay • Révélation(s)

A la galerie Bigaignon : 18, rue du Bourg-Tibourg, 75004 Paris, France

Repousser les limites du médium photographique  L’exposition Révélation(s) met en avant le travail du jeune artiste hongrois, Máté Dobokay, qui, navigant entre art conceptuel et photographie expérimentale.

La science moderne  par  l’intermédiaire de ses scientifiques  nous apprend que la  physique ne décrit pas le vrai monde. Carlos Rovelli nous annonce que la physique quantique   nous décris ce que nous savons du monde. Car le monde tel que nous le voyons n’existe pas pour la physique quantique.

Peu d’artiste s’interroge  sur cette question.  Les expressionnistes l’avaient pressenti avec la révolution sur la couleur du début du 20e siècle.

La pratique  de Máté Dobokay en repoussant les limites de la  photographie  par le biais d’une expérimentation  tente de mettre  au jour les structures internes, les matières brutes, les composants chimiques et physiques du support photographique,

Limite de la Photographie

Négligeant souvent l’usage d’un appareil photographique  et se concentrant sur le support papier  photosensible  la substance photographique et les réactions chimiques sont autant d’outils au service de l’étude artistique.

 La recherche artistique de Máté Dobokay perpétue la longue tradition hongroise qui s’évertue à repousser les limites de la photographie, par le biais de vastes expérimentations qui mettent au jour les structures internes, les matières brutes, les composants chimiques et physiques du support photographique, omettant souvent même l’usage d’un appareil photo. Dans sa pratique, le papier photosensible, la substance photographique et les réactions chimiques sont autant d’outils au service de l’étude artistique.

Depuis ses études à l’université, Máté Dobokay questionne la photographie et cherche constamment son point de convergence avec la peinture, à partir de l’idée que rien ne justifie que l’on isole la photographie des autres formes d’art. Son travail expérimental, dans lequel la photographie n’est qu’un outil, lui permet de créer des images en se servant de la lumière comme d’un pinceau.

Influence

À l’instar de Simon Hantaï, à qui il consacre une série complète de chimigrammes, Máté Dobokay montre que pour s’exprimer, l’artiste peut maintenir un lien beaucoup plus synthétique avec le médium, un contact plus direct avec le matériau. Dans la série emblématique qu’il développe depuis 2013 et s’intitule « Hommage à Simon Hantai », Máté Dobokay a adapté la technique de pliage mise au point par le peintre hongrois aux matières premières de la photographie : les produits chimiques laissent dans les plis du papier photo préalablement froissé, immergé dans le révélateur, des empreintes révélées lorsque le support est remis à plat ; les surfaces entrées en contact avec le liquide sont noires, tandis que les parties qui n’ont pas été touchées demeurent blanches.

Cette recherche picturale s’exprime également dans la pratique photographique de Máté Dobokay au travers de séries dans lesquelles il utilise des solutions d’argent et plonge encore plus profondément dans la matière-même de la photographie. Dans la série Ag, l’artiste manipule les qualités photosensibles du produit chimique dans la même recherche, la même approche tactile. Il travaille le plus souvent à partir de l’argent qu’il obtient par l’électrolyse de fixateurs usagés. Il capture ensuite la matière, l’essence tangible de cet élément chimique, sur la surface de différents supports, tels que des boîtes de Pétri, du papier calque, du verre, des feuilles de zinc-titane ou de zinc, ou encore de la toile. Ces gestes préalables d’expérimentation, d’appropriation, de transformation et de récupération composent le processus créatif et décomposent l’image photographique en ses constituants élémentaires pour créer du sens.

Máté Dobokay (1988, Pécs) vit et travaille à Budapest. Il a étudié à l’Université de Pécs et détient un Bachelor en photographie de l’Université de Kaposvár. Ses œuvres lui ont valu de nombreux prix et bourses et ont déjà fait l’objet d’expositions individuelles et collectives dans diverses galeries et de grandes institutions européennes. Il est également le plus jeune artiste à avoir participé à l’exposition newyorkaise « IMPACT : Abstraction & Expérimenta in Hungarian Photography » aux côtés de László Moholy-Nagy en 2016, et s’est vu remettre le prix MODEM en 2018.

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