Assemblage photographique wallace Berman
Wallace Berman né en 1926, artiste assembleur, cinéaste, écrivain, adepte de la tradition juive de la Kabbale et éditeur de la revue Semira fit office de « poète Lauréat » pour un groupe sans véritable forme, comprenant notamment Edward Kenholz, Georges Herms et John Altoon. Berman est souvent qualifié de père de l’assemblage.
Exposition « Verifax » Collage du 10 janvier au 10 Mars 2009 à la Galerie Frank Elbaz 7 rue Saint Claude 75008 Paris
L’assemblage de son groupe est fortement marqué par le surréalisme et à un moindre degré, par le mouvement Dada. Mais l’art de Wallace Berman présente une réaction contre la culture consumériste de produits en série et l’obsession américaine de la nouveauté, autant qu’une rêverie animiste personnelle, voyant le divin en toute chose.
Il ne se contente pas d’utiliser les objets trouvés, extraits du monde non artistique des objets utilitaires quotidiens : Il déniche des objets inhabituellement délabrés, souillés, rejetés, sans valeur – des déchets – dont l’Etat lamentable leur confère une puissance esthétique évoquant l’obsolescences, la ruine, l’histoire, ainsi que le sentiment étrange que leur existence persistante parait transcender le temps. Pourtant, et c’est là l’ironie, la plupart de ses assemblages n’ont survécu que grâce à l’enregistrement photographique ; mais ses collages bidimensionnels réalisés à la « Vérifax » (l’une des premières photocopieuses) sont ce qui s’en rapproche le plus.
ll associe des images prises à une myriade de sources et disposés dans une grille représentant des transistors, comme le décrit Anne Bartlett Ayres : « l’image représentant des radios et qui sert de « base » au collage est un récepteur de divinités et de démons, un émetteur de talismans et de codes secrets : lettres hébraïque, croix de toutes sortes, serrures, clés et portes ; fragments de sculptures grecque et orientale, photographies de chefs religieux contemporains parues dans les journaux ; femmes nues, portions de corps, amas d’étoiles ; fusils et serpents et oiseaux et roses et champignons.
Dans sa brève et intense vie Berman consacre cette quête inlassable du non-dit et encore la « unscribed ». en 1957, sa première et unique exposition publique, à la galerie Ferus, a été fermé par le LAPD et Berman a été arrêté pour afficher ce qui était alors considéré comme « la pornographie. » À la suite de l’indignité à laquelle il a fait l’objet, il se retire de la scène d’art public complètement.
Berman abandonne Los Angeles et a déménagé à San Francisco, de retour en 1963 à Topanga Canyon où il a vécu et travaillé jusqu’à sa mort en 1976.
D’après Livre de l’exposition Centre Pompidou Los Angeles 1955 – 1985